Coucou!!! Je suis de retouuuur! Et comme promis, on s’élève dans les hautes voltiges de la gastronomie. Oubliez pain de viande, restants de table, inververtion d’ingrédients et autres corruptions culinaires, tout ceci est du passé! (j’ai les doigts croisés)

L’INSPIRATION

On a eu la chance d’avoir « Un chef à la maison » à notre party de Noël en décembre dernier. La chef Marlène Gagnon, qui est professeure à l’École hôtelière de la Capitale, nous a préparé un magnifique repas sept service qui incluait entre autres une tarte tatin aux pommes et cheddar vieilli, accompagnée d’un coulis de framboises. Elle était tellement bonne… Le goût du beurre, du sucre, des pommes… Je ne pouvais plus arrêter d’y penser, il fallait que je la reproduise, que j’y goûte à nouveau, que je la hume, la touche… Hu-hum! Dès la semaine suivante, je tentais ma première expérience de tarte tatin disons… pas tout à faite au point.

Puis, quelques semaines plus tard, j’ai organisé pour l’anniversaire de mon chum une petite virée à la montagne. Pendant que je reste au chalet des beaux-parents pour préparer le souper en compagnie de mes trois filles, de ma chum et son bébé, les boys font du ski de soir et à leur retour, fondue chinoise et tarte tatin les accueillent. Beau cadeau, hein?

LA RECETTE

Après une recherche ardue dans mes livres et sur Internet, je finis par tomber sur cette recette qui me satisfait assez : Tarte Tatin with A Cheddar Accent. Encore une fois, ce n’est pas une recette à faire lors de grandes réceptions avec facteurs aggravants tel que :

– plusieurs plats élaborés au menu
– jeunes enfants dans les pattes
– sous-chef absent

And this time, I had a sous-chef. Oh yes. Ou devrais-je dire chef? À vous de juger…

Ingrédients

Pâte

Pour mes plats maison, je fais ma pâte. Mais pour la grande visite, c’est plaisant de servir des affaires chics, non? …OUI!

J’utilise donc de la pâte feuilletée. La fais-je moi-même? « On roule, on beurre, on plie, on roule, on beurre, on plie … » Ben voyons donc! Non-non-non, ils la vendent toute prête chez IGA, dans le rayon du congelé, envoye dans le panier.

Garniture

– 9 pommes, pelées, épépinées et coupées en tranches épaisses (Golden / Granny smiths / Honeycrisp, au choix)
– 2 cuillères à soupe de beurre fondu
– 1/3 tasse de sucre
– 2 brins de romarin frais

Préparation

– Préchauffer le four à 425 degrés F.

– Faire fondre le beurre dans une poêle en fonte (on y obtient une meilleure caramélisation).

– Verser le sucre sur le beurre fondu en une couche uniforme.

– Disposer les pommes.

– Cuire les pommes à feu moyennement élevé sur la cuisinière, jusqu’à ce que le jus au fond de la poêle soit légèrement doré (environ 20 minutes).

– Ajouter les brins de romarin et cuire au four 15 minutes pour retirer l’humidité.

– Pendant ce temps, rouler la pâte environ un ou deux pouces plus grands que la taille de votre poêle.

– Retirer la poêle du four et placer la pâte sur les pommes en bordant l’excès dans les rebords.

– Remettre au four jusqu’à ce que la pâte soit dorée, soit environ 25 minutes.

On voit ici mes TROIS brins de romarins (une petite excentricité personnelle, mon égo de cuisinière commence à grossir), et à droite, la grosse toutoune recouverte de pâte feuilletée gonflée d’orgueil à la sortie du four, juste avant le démoulage :

– À la sortie du deuxième enfournage, passez immédiatement une lame de couteau autour du bord de la poêle pour éviter que la croûte se casse lord du démoulage.

– Quand le temps est venu de servir, prenez l’assiette de service, placez là au-dessus de la poêle, et tournez.

LE PÉRIPLE

Une chance que MON chum n’était pas dans les parages (j’aurais très certainement poussé une couple de jurons) et une chance que MA chum était là. C’est une super cuisinière, et j’ai nommé Isabelle Genest. Écoutez bien la débandade :

Pendant que je pelais les pommes, coupais, cuisais, brûlais, vidais la poêle, recoupais les pommes, recuisait, oups enlevais les pommes car j’avais oublié de mettre du sucre, recuisait, essuyait la poêle avec un essuie-tout car le beurre brunissait à nouveau, recuisais…, Isabelle s’occupait gentiment de compléter notre fondue chinoise avec quatre sauces différentes, une salade avec champignons et lardons sautés, des pommes de terre au four, et tout ça en me regardant faire mes frasques du coin de l’oeil et en me prodiguant quelques conseils ici et là. Un gros merci, Isabelle. Tu seras canonisée un jour dans la bible gastronomique, à la gauche de Curtis Stone et à la droite de Heston Blumenthal, amen. Et un merci spécial à mes trois filles, spécialement Charlotte qui s’est occupée du bébé pendant presque tout ce temps…

Je vous assure, je ne serai jamais chef dans un restaurant. Mais, à ma décharge, je devais servir le souper de mes trois filles à travers ça, et puis je n’arrivais pas à trouver le foutu canal de musique Géants du jazz sur la télé satellite.

LES TRUCS

Romarin. J’ai mis trois brins et le parfum n’était pas du tout envahissant.

Pommes. N’oubliez pas que la tarte tatin se sert à l’envers, donc en disposant joliment les pommes en rond, le résultat final est plus impressionnant and so professional.

Cheddar. Comme la recette originale suggère de mélanger le cheddar à la pâte, j’ai simplement râpé finement environ 1/4 tasse de cheddar vieilli 4 ans directement sur la pâte, avant de mettre au four.

Cuisson. Attention aux gazinières!!! J’ai cramé ma première batch de pommes probablement à cause de la puissance de cet appareil… Même à low, faut surveiller!

Démoulage. J’ai démoulé juste avant le service, soit environ 2-3 heures plus tard. Si la tarte ne décolle pas, attendez quelques instants, ça finit par décoller après quelques secondes, le beurre fait son ouvrage. Je m’apprêtais à scraper le look de la tarte en grattant avec une spatule, quand Isabelle me retint :  » attend un peu, on dirait que ça décolle »… Bingo! C’était de toute beauté!!! Hourra!

Service. Je n’ai pas servi avec le coulis aux framboises comme la recette de la chef Marlène Gagnon, Charlotte ayant mangé toutes les framboises à mon insu. Mais quelques semaines auparavant, j’avais essayé un coulis aux framboises et canneberges. Ça complète bien mais attention de ne pas trop en mettre, allez-y tout en subtilité. Et une dernière chose concernant le réchaud avant le service : comme on a servi la tarte tatin trois heures plus tard, il me semble l’avoir réchauffé un peu dans le four, en profitant de la chaleur laissée par la cuisson des pommes de terre, mais ma pauvre mémoire me fait défaut… Mes papilles par contre, elles, se souviennent. C’était bon en ti-prêtre.

J’ai eu beaucoup de plaisir à cuisiner avec une personne qui affectionne la cuisine autant que moi (et même plus). J’espère répéter l’expérience très bientôt!

Allez-y, sucrez-vous le bec, défoulez-vous sur l’elliptique, et… Bon appétit!