Hier soir avait lieu le 3e Foodcrawl de Québec. Un Foodcrawl upscale qui nous a une fois de plus flatté les papilles, les yeux, le nez. Comme c’est mon 3e Foodcrawl, mes attentes sont de plus en plus élevées. J’ai réalisé que peut-être un jour je serais déçue. Je repoussai cette idée noire car après tout, on avait hier un choix de restos de la « grosse ligue ». Et bien non. Je n’ai pas été déçue. Dès le premier plat, mes yeux se sont fermés et je me suis laissée transporter par les saveurs, les textures, les nombreuses techniques à travers une seule petite mise en bouche. Tout au long de la soirée, l’audace était de mise (on VEUT de l’audace!). Magnifique.
Pour les néophytes : le Foodcrawl est un souper progressif ayant lieu dans trois restaurants différents et visité simultanément par trois groupes différents.
Voici donc notre parcours en ce qui concerne le groupe A.
Panache : mise en bouche et entrée no 1
On débute la soirée dans la section bar du Panache, en compagnie de nos charmants organisateurs qui se donnent corps et âme pour le bonheur de notre estomac (Sylvie Isabelle, Stéphanie Léveillé, Isabelle Genest et the master, Francis Laplante alias Tranchedepain.com) :
Ici, en bonne compagnie avec Nancy et Katia :
Pour le coup d’envoi, on nous a servi un kir composé de Chambord, de liqueur de cassis, d’un soupçon de sirop d’érable et d’une cerise entière qui explosait de sucre et d’alcool.
Le kir accompagnait une mise en bouche présentée comme un yogourt de foie gras avec un confit de clémentine, une tuile de bleuets et une petite crème chantilly. La texture et le goût du yogourt de foie gras ont volé la vedette. C’était si onctueux et crémeux, on aurait crû goûter au ciel.
Puis vint le temps de se séparer des deux autres groupes et de monter au rez-de-chaussée pour s’attabler pour le premier plat de la soirée. Je connaissais déjà le décor du restaurant, pour y être allée à quelques reprises, et j’avais été impressionnée à ma première visite. Définitivement le genre d’ambiance que je préfère : l’histoire côtoie le bon goût. Murs de pierre ancestraux, boiseries rustiques, décor soigné, magnifique foyer central. L’excavation de ce restaurant a mis à jour le Quai no10 ainsi qu’un entrepôt du 19e siècle, et on expose maintenant les artéfacts dans le lobby de l’Auberge Saint-Antoine. Le nom du restaurant aurait bien pu être Quai 10, mais lorsqu’on prononce en anglais… c’est peu évocateur et ça ne reflète en rien toute la beauté de cet endroit (ké-taine).
Place à la bouffe maintenant : l’excitation est palpable, l’attente semble interminable (quelques petites minutes). On débute par le service d’un vin blanc dominant, le Colline Teatine Bianco, un vin italien d’Abruzzo, dont la description est très certainement la plus longue que je n’ai jamais entendu de toute ma vie pour un vin (un bon 2 à 3 minute pour notre dévoué sommelier). J’ai retenu les notes de poire (qui était effectivement très présente), de chêne et de champignon.
Le plat sera présenté par le chef lui-même, Julien Dumas.
L’entrée est une exceptionnelle pièce de calmar grillé de magnifique façon, monté de topinambour trois façons (purée, chips et bonbon), accompagné de condiments de verveine, géranium et huître. J’ai beaucoup aimé les 3 plats servis par nos restaurants hôtes, mais celui-ci est mon favori. Subtilité des saveurs, mélange de textures crémeuses, croquantes et fondantes, cuisson parfaite du calmar (la meilleure cuisson que j’ai goûté de ma vie), dosage parfait et équilibré des herbes/épices/sel. ENCORE!
Toast! : entrée no2
Le restaurant Toast! possède un décor tout aussi chaleureux que le Panache mais un tantinet plus moderne. Murs de pierre s’opposant aux murs de céramique, rouge omniprésent, éclairage audacieux.
Le plat servi était très complexe. Malgré que le chef Christian Lemelin prône les produits locaux et régionaux, il a décidé de nous concocter une entrée composée de pieuvre cuite sous vide pendant 12 heures et grillée (elle était si tendre qu’elle se défaisait à la fourchette), de purée d’oignon au Thermomix et de lentilles, de condiments d’huiles de piment et de basilic, et de croûtons. Amen!
Le vin rouge qui accompagnait ce plat était un délicieux merlot poivré (j’adooore les vins poivrés!), le Il Merlonero, avec une charmante étiquette présentant le vin tel une page de journal, Il vinoquotidiano (Le vin quotidien – ou Vin de tous les jours).
L’aimable journaliste Valérie Cloutier et son charmant caméraman (Radio-Canada) nous ont suivi tout au long de la soirée. Ici, le chef Christian Lemelin en train de se faire interviewer :
Laurie-Raphaël : plat principal
Le décor du Laurie-Raphaël vient tout juste d’être rafraîchi la semaine dernière. Plus contemporain et épuré que ses précédents acolytes, mais combien raffiné dans les moindres détails. Le chef Daniel Vézina est venu nous présenter un audacieux duo de joues de flétan et veau, choucroute, chou kale frit, feuilles de chou de bruxelle et chips de jambon San Daniele. Daniel Vézina nous a raconté qu’après avoir acheté une caisse de 10 livres de joues de flétan (sur une production totale de 750 livres), et après avoir cuit, braisé, grillé sans succès pour finalement trouver LA meilleure façon de la cuisiner, il a décidé d’acheter la totalité des 750 livres! La chair du flétan se brisait tel la chair de crabe, libérant sa délicate saveur. Et que dire de la joue de veau! Une tendreté incroyable.
Encore une fois, l’audace était de mise avec la bière de type allemande, surmonté d’un espuma à la choucroute !
Je crois qu’on était les plus gâtés en matière de plat principal, sans vouloir piquer mes amis du groupe B et C…
Une foodie, c’est la combinaison de food et groupie (je sais, je souris un peu trop, mais la main de M. Vézina est bel et bien sur mon épaule) :
Retour au Panache pour le dessert
On a conclu la soirée avec un digestif à la pomme (cidre de glace Neige de La Face Cachée de la Pomme, crème de pomme du Domaine Pinnacle et vodka Iceberg) et un dessert étagé surmonté d’un caramel délicieux…
Le dit breuvage fut servi par nos vaillants barmans qui ont enduré nos folies…
… et qui ont un certain talent en photographie :
Nous fûmes accueillis en rois à chacun des trois restaurants. Les chefs respectifs Julien Dumas, Christian Lemelin et Daniel Vézina on pris le temps de nous présenter personnellement chacun de leurs plats, une attention très appréciée des convives, et le personnel était courtois et souriant. Une autre magnifique soirée signée Francis Laplante. Merci encore, à toi et ton équipe Stéphanie, Isabelle et Sylvie.
PS: Notez à votre agenda, samedi le 13 avril, c’est confirmé, nous aurons un second Foodcamp. Si celui-ci est l’égal de son petit frère de l’an dernier, Foodcamp du 28 avril 2012, il faut absolument que vous réserviez cette date. Un conseil : contentez-vous d’une légère soupe la veille.
Et… Bon appétit !