Deux semaines avant notre départ pour Lyon, je ne savais pas encore que j’allais me lancer dans cette petite aventure absolument imprévue. Laissez-moi un ou deux paragraphes pour vous raconter comment un voyage en Europe peut arriver comme un cheveu sur ma soupe…
En bonne petite épouse que je suis (24 ans de vie de couple est l’équivalence du mariage dans mon dictionnaire à moi), j’ai réservé une place pour nos trois filles dans un camp de vacances cet été, afin de donner du temps au couple. On ne prendra pas congé du travail car on ne veut pas « gaspiller » les quelques semaines de vacances annuelles que nous avons sans en profiter avec nos filles, mais ça donne un break aux parents tout de même.
J’ai choisi la semaine de camp de vacances pendant la semaine de la fête de la confédération, question de profiter de cette journée de congé supplémentaire pour s’évader dans une auberge-spa l’instant d’une nuit, mon chum et moi. Mais voilà, deux semaines avant notre réservation, j’apprends que le congé de mon conjoint n’est pas le lundi mais bien le vendredi. On se retrouve le bec à l’eau. Même si on changeait pour le vendredi, on n’arriverait pas avant 20h le jeudi, pour repartir le lendemain midi si on veut arriver à temps pour la fin du camp. Bref, une escapade « sur un 10 cents »…
Bon. On peut quand même profiter de cette semaine tranquille à la maison? Hmmmmm… moyen. Mon chum m’apprend que c’est la semaine de planification stratégique des ventes, il a une semaine occupée et déjà un souper de prévu. Ouin, ouin, ouin.
Hey… Un fou dans une poche. Mes filles ne sont pas là donc si je pars, je n’aurais pas besoin de préparer des repas pour une semaine et coordonner une gardienne pour le départ et l’arrivée des filles. Mon chum est occupé, j’ai des heures de travail cumulées, à passer idéalement avant le 30 juin…
Je me mets à magasiner sur Air Transat, des fois qu’il y aurait des dates disponible vers une destination trippante. New York, Chicago… Et l’Europe? Pourquoi pas, mon passeport est réglo. Marseille, Lisbonne, Lyon… Les dates concordent, les prix sont abordables.
C’est bon. Je pars, seule, s’il le faut. Mais ce serait quand même chouette de partager ces moments de bonheur avec quelqu’un… Je fais un premier appel à ma chum Isabelle, sachant que son entreprise lui permet une certaine flexibilité et qu’elle est plutôt indépendante de fortune. Elle qui a mon âge, n’est jamais allée en Europe. Elle me confie qu’elle attend depuis toujours un gros trois semaines pour se permettre l’Europe, et qu’elle était justement tannée d’attendre année après année, sans être capable de mettre son plan à exécution. Je la convaincs qu’en une semaine, on peut se concentrer sur une seule ville et la vivre pleinement. Comme j’ai déjà eu la chance de faire quelques voyages, je lui laisse le choix de la destination. On vérifie nos trucs chacune de notre bord, et hop! Quatre jours plus tard, nos billets sont achetés pour Lyon, la « capitale mondiale gastronomique ». La madame était contente!!!
LYON, DESTINATION GASTRONOMIQUE
Lyon est reconnu pour ses bouchons lyonnais (que j’expliquerai un peu plus loin), pour ses nombreux restaurants étoilés Michelin et pour la qualité des chefs qui sont formés à l’Institut Paul Bocuse.
L’aura mythique gastronomique entourant la ville remonte à bien plus loin. Du temps de Catherine de Médicis, au xvie siècle, cette dernière fit venir des cuisiniers de Florence qui révolutionnèrent le paysage culinaire de Lyon.
Au xixe siècle, les cuisinières de la bourgeoisie, surnommées les Mères lyonnaises, quittent leur maison et ouvrent leur propre établissement. Ainsi apparut un personnage important de l’histoire culinaire de Lyon : Eugénie Brazier dite « la mère Brazier« . Née en 1895, elle a ouvert son propre bouchon lyonnais à 25 ans. Grâce aux éloges du critique culinaireCurnonsky, sa table devient la plus courue de Lyon. Elle devient vite l’emblème de Lyon et de la cuisine lyonnaise au niveau international. Elle forma ensuite plusieurs chefs réputés dans ses établissements, tel Paul Bocuse et Bernard Pacaud. On lui doit entre autres les fameuses quenelles, la volaille demi-deuil et le gâteau de foie de volaille.
Aujourd’hui, la vedette incontestée de Lyon gastronomique est Paul Bocuse. Partout, monsieur Bocuse est omniprésent : L’Institut Paul Bocuse, son restaurant haut de gamme L’Auberge du Pont de Collonges ainsi que sa salle de réception L’Abbaye de Collonges, ses quatre brasseries (Le Sud, Le Nord, L’Est, L’Ouest), Les Halles de Lyon Paul Bocuse, le Pont Paul Bocuse, et j’en oublie sûrement…
LA CRÈME DE LA CRÈME…
Je constate, après quelques voyages en France, que le mot d’ordre est le même, pratiquement partout où l’on met les pieds : la nourriture est une poésie où le mauvais goût n’est pas toléré. On ne travaille qu’avec les meilleurs ingrédients et on respecte le produit tant dans sa cuisson que sa présentation. Restaurants, traiteurs, bouchers, fromagers, boulangers, pâtissiers, Maîtres ouvriers de France, absolument TOUT est un plaisir pour les yeux.
Voyez un peu ces magnifiques produits que l’on retrouve aux Halles de Lyon Paul Bocuse (et pratiquement à tous les coins de rue) :
Même une petite salade de fruits de mers achetée dans une épicerie de quartier est délicieuse:
LES RESTAURANTS DE PAUL BOCUSE
Nous avons fait quelques arrêts dans les brasseries de Paul Bocuse, là où les prix sont plus abordables que sa grande table à l’Auberge du Pont de Collonges, (les assiettes se détaillant à 100$ minimum). Quel traitement de princesse! Tout serveur ou hôte qui frôle notre présence nous sert d’un « Bonsoir mesdames, bienvenue et bon appétit » avec un sourire sincère et distingué. « S’il-vous-plaît, mesdames » dit le serveur, avant de poser les assiettes sur la table. On en a presque pleuré d’émotion!
Chaque brasserie a un menu commun mais se démarque également par des plats typiques de sa région. Par exemple, la brasserie Le Sud offrira des plats plutôt méditerranéens.
La carte est très abordable :
Et que dire des plats… Simples mais délicieux, fait avec que des ingrédients de qualité, et beaucoup d’amour :
Un endroit que j’ai regretté ne pouvoir visiter est le restaurant-école de l’Institut Paul Bocuse, où on peut y vivre l’expérience d’un grand restaurant à prix abordable.
LES BOUCHONS LYONNAIS
Les bouchons lyonnais sont des restaurants qui se veulent un endroit amical et convivial, avec une déco pittoresque (nappes à carreaux rouge et blanc, mobilier en bois, guignols) et offrant des menus typiquement lyonnais tel quenelles, andouillettes, tablier du sapeur et gâteaux de foies de volailles, le tout arrosé de Beaujolais ou de Côtes du Rhône.
Une appellation contrôle les bouchons officiels, mais pour pour notre part, nous avons visité trois bouchons qui ne l’étaient pas et qui nous ont pleinement satisfaites (Le Bouchon des Carnivores, Bouchon La Traboule et Bouchon La Gargouille).
Si jamais vous faites un périple similaire, prévoyez la location d’un vélo à quelques reprises dans la semaine, histoire de faire descendre tout ça, autrement vous aurez un excédent de calories à dépenser au retour!
UN BOUCHON À QUÉBEC
Si vous voulez profiter de l’expérience d’un bouchon, sachez qu’à Québec, nous avons la chance extraordinaire d’avoir un restaurant qui se spécialise dans ce type de cuisine, soit le Bouchon du Pied Bleu, magnifiquement illustré par le blogueur Tranche de Pain.
Voilà, j’espère que cet article vous a fait voyager l’instant d’un borborygme…
Et… Bon appétit !
Une réflexion au sujet de « Voyage culinaire à Lyon »