Un peu de tout·zéro déchet

Zéro déchet en cuisine

Allo gang! Enfin, le soleil nous chauffe la couenne et le gazon verdit à nouveau sous le soleil!

D’ailleurs, cette belle planète qui nous offre mille et une beautés, on n’y fait pas bien attention. Je ne mâcherai pas mes mots : Elle est menacée par la surpopulation qui qui fait de la surconsommation. On consomme très mal, moi la première! Encore cette semaine, je regardais avec déception mon panier d’épicerie et toutes les barquettes de styromousse et les emballages de plastique… On est tous dans le même bateau, mais on peut tous faire un petit quelque chose pour aider.

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Mélissa de La Fontaine, Le Mini-Vert

J’ai eu la chance de voir la pro du zéro déchet au Québec à une conférence s’intitulant Tendre vers le zéro déchet la semaine dernière. Mélissa de La Fontaine de Le Mini-Vert nous a donné des dizaines de trucs pour réduire notre empreinte écologique. J’ai trouvé son discours très inspirant et j’ai pensé qu’en vous partageant ses trucs, avec sa permission bien sûr, ça ne peut qu’aider à la cause. J’en profite également pour vous partager les adresses lévisiennes eco-friendly (qui respectent l’environnement).

Mélissa s’inspire entre autres de l’américaine d’origine française Bea Johnson (www.zerowastehome.com) qui a produit avec sa famille l’équivalent d’un pot Mason de déchets POUR UNE PÉRIODE DE 1 AN!

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Bea Johnson a produit l’équivalent d’un pot Mason de déchets pour elle et sa famille de 4 personnes en un an (Crédit photo : L’Express)

Je vais orienter surtout vers tout ce qui entoure la bouffe, mais commençons par le principe fondamental du zéro déchet.

LES CINQ « R »

Refuse, Reduce, Reuse, Recycle, Rot

Ce sont les étapes, dans l’ordre, qu’il faut suivre pour réduire au maximum son empreinte écologique. Refuser, réduire, réutiliser (réparer), recycler, composter. Le gros du contenu ira au 2e R : Réduire.

REFUSER

Avant de faire entrer un nouvel objet dans votre vie, posez-vous la question : Est-ce que j’en ai vraiment besoin? Ce crayon promotionnel en plastique gratuit que l’on vous offre, ces bouteilles d’eau qui sont offertes lors d’événements… SI VOUS LES REFUSEZ, VOUS ARRÊTEZ LE CYCLE AU POINT DE DÉPART car c’est la demande qui crée l’offre.

RÉDUIRE

Essayez de réduire votre utilisation des matières polluantes. Voici plusieurs exemples :

À l’épicerie et pour les commandes à emporter

À l’épicerie, apportez des sacs en tissu pour prendre vos fruits et légumes ou votre épicerie sèche en vrac, que vous prendrez soin de mettre en pot hermétique une fois à la maison (pour les denrées sèches uniquement, par mesure d’hygiène et pour éviter d’avoir des petites bibittes qui s’invitent).

Il existe une multitude de sacs spécifiquement conçus pour le vrac, mais je vous propose encore mieux : sortez la machine à coudre des boules à mites et utilisez vos vieux tissus ! Ou demandez à votre mère de vous en faire !

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Crédit photo : Exploratv.ca

Pour votre épicerie « mouillée », ou pour vos commandes pour emporter, il y a bien un truc, mais il faut être willing : apportez vos contenants hermétiques, arborez votre plus beau sourire, demandez gentiment en expliquant pourquoi. Si vous essuyez un refus, posez des questions plutôt que de vous fâcher. Parfois, il s’agit d’une technicalité.

Par exemple, Mélissa a demandé à un fromager d’utiliser son plat. Après discussion, les deux se sont entendus pour qu’il apporte le fromage au comptoir et qu’elle le transfère dans son plat, car le commis n’avais pas le droit de prendre son contenant derrière le comptoir, pour des raisons de salubrité.

À ce jour, elle a réussi dans un McDo, un Subway, un Cinéplex Odéon… Si le coeur vous en dit, sky is the limit!

Pour consulter les commerces qui acceptent d’emblée les contenants, visitez Circuit Zéro Déchet.

RÉUTILISER (RÉPARER)

Au lieu de disposer dès que ça ne fait plus votre affaire, faites un petit effort…

Par exemple, ne vous débarrassez pas de votre cellulaire parce qu’il est au ralenti, cherchez sur le web et vous trouverez plusieurs trucs pour contrer l’obsolescence (cherchez How to increase speed iphone).

J’étais bien fière cette semaine de peinturer mes deux lanternes délavées par le soleil. J’ai passé à deux doigts d’en racheter deux neuves à la quincaillerie et de jeter les vieilles. Je me suis ravisée juste à temps à la caisse! Ce n’est pas grand chose, mais ces petits gestes peuvent faire la différence.

Pour les vêtements, pour vos achats électroniques, vos meubles, articles de cuisine : achetez usagé ! Vous évitez de polluer avec l’emballage, vous arrêtez le cycle de l’offre/demande à la base et en plus, vous payez moins cher !

Pour sa voiture, Mélissa a acheté usagé, hybride, elle la partage avec des amis et elle paye ses crédits carbones.

Pour les produits ménagers, il existe une panoplie de DIY (do it yourself ou Faites-le vous-même) mais les ingrédients se résument souvent à : VINAIGRE, BICARBONATE DE SOUDE, EAU. Mélissa racontait par exemple qu’elle a réussi à faire partir les taches tenaces du bain en faisant une pâte avec le bicarbonate de soude et l’eau, a étendu et laissé agir une journée, puis frotté avec de l’eau et du vinaigre. Vous n’aimez pas l’odeur du vinaigre? Faites macérer un mélange de vinaigre et d’eau avec des pelures d’orange pendant 3 semaines et conservez au frigo. Vous pouvez également vous procurer des produits biodégradables en vrac (liquide à vaisselle, pastilles pour lave-vaisselle, détergent en vrac…).

Pour les cosmétiques, encore une fois, il existe des centaines de DIY. Huiles essentielles, savons naturels, marc de café (exfoliant), shampoings vegan… Le choix ne manque pas.

En cuisine

Cela peut se traduire par la réutilisation des restants. Au Canada, on jette 40% de notre nourriture aux poubelles. Il y a pourtant mille et une possibilités de passer les restants. Évidemment, être carnivore, ça veut dire encourager la consommation de masse, mais pour ceux qui, comme moi, ne sont pas encore prêts à faire le virage végératien/végétalien, voici quelques-uns de mes trucs :

Restants de steaks, de viande hachée, de boulettes :

  • Pâté chinois : Hacher finement et faire revenir avec des oignons pour une base de pâté chinois
  • Tacos : Hacher finement et mélanger avec de la poudre de chili, du paprika, du cumin, de la poudre d’ail, de la poudre d’oignon, de l’origan et des piments rouges
  • Sauce spaghetti : Je n’hésite pas à faire une sauce spaghetti en réutilisant les restants de boeuf. Je passe la sauce au mélangeur à main à la toute fin, et mes enfants adorent ça.
  • Soupe « touski » : On passe tout ce qui reste dans le frigo comme les vieux légumes, la protéine, les bouillons…

 

Restants de gras et de bouillon

Je conserve toujours le bouillon et le gras de mes braisés (poulet inclus!). À la fin, quand le jus est encore tiède, je tamise dans un pot. Une fois réfrigéré, le gras se sépare du bouillon. Je réutilise le bouillon pour faire mes soupes ou pour aromatiser mon riz. Le gras me sert à faire revenir de la viande ou des oignons dans une recette, ça donne du goût!

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Desserts

Lorsqu’une confiture n’est pas populaire chez nous, ou lorsqu’un aliment sucré ne me plaît pas sous sa forme primaire (par exemple, je me suis fais offrir une tisane miel et chrysanthème beaucoup trop sucrée), je le réutilise dans des galettes, des muffins, des croustades… Je dose simplement l’équilibre fruits/sucre selon le substitut que j’utilise.

Épluchures de légumes

Les épluchures d’oignon (même les feuilles brunes), les pelures de carottes, les feuilles de céleri sont conservées au congélateur jusqu’à ce que j’en ai besoin pour une base de bouillon.

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J’utilise parfois mes restants de légumes pour ajouter à une recette. Par exemple, pour faire ma sauce spaghetti, je n’avais plus de céleri mais je me rappelais avoir des feuilles de céleri au congélateur. Vous vous rappelez que de toute manière, je la passe au mélangeur… :)

Les sacs à lunch

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Depuis maintenant 3 ans, j’ai pratiquement éliminé le plastique et les matières jetables des lunchs de mes trois filles. J’en faisais une maladie de voir tous ces papiers de pattes d’ours, de ficellos et ces contenants de yogourt… Je me disais qu’à nous seuls, on devait faire le tour de la planète en 1 an avec tous ces déchets. J’ai remplacé par des dizaines de petits contenants hermétiques pour le yogourt et le fromage (j’achète des poches de yogourt et des briques de fromage et je portionne dans des petits plats hermétiques) et je cuisine plus de muffins et de biscuits qu’avant.

Attention de donner des contenants à la grosseur de l’appétit de vos enfants, sinon, gare au gaspillage!

Autres items en cuisine

  • Au lieu du papier parchemin, utilisez un tapis de cuisson en silicone.
  • Remplacez les essuie-tout par une bonne vieille guenille
  • Au lieu d’utiliser une pellicule plastique sur vos plats, utilisez un bol ou une assiette

RECYCLER

« Le recyclage est une aspirine pour soulager notre lendemain de veille collectif : notre surconsommation. »   – William McDonough

Mélissa l’a répété plusieurs fois : recycler n’est pas la panacée. Au Québec, il est encore rare que le verre soit recyclé (à Lévis, on est chanceux, la ville s’en sert : réduit en sable, il filtre les piscines et sert à sandblaster). Les entreprises de recyclage doivent souvent vendre leurs conteneurs de matières recyclables à l’étranger (pollution par le transport). Je tiens cette information d’une visite à la Société VIA, pionnière en recyclage.

L’application mobile ÇA VA OÙ de Recyc-Québec peut cependant vous être utile  : elle vous dirige vers 800 points de dépôt et écocentres pour vos batteries usagées, appareils électroniques, cartouches, etc.

COMPOSTER

On est chanceux à Lévis, la ville fait le compostage pour nous! Sachez que les matières compostables qui sont envoyées aux déchets produisent un biogaz composé de méthane et de dioxyde de carbone, et donc polluant. Autrement dit, il est préférable de mettre les matières compostables au compost et les vidanges aux vidanges.

LES BONNES ADRESSES À LÉVIS

Pour le vrac

bulk barnBulk Barn : Le commerce accepte dorénavant les contenants propre que vous apportez. Attention, ce n’est pas toujours bio, équitable, local, mais c’est un pas en avant et ça encourage l’emploi local tout de même. Deux adresses à Lévis : centre-ville et à la tête des ponts.

Épiceries : La plupart des épiceries offrent du vrac. Je dois vous dire qu’un projet se trame à Lévis, une étude est en cours pour l’ouverture d’une épicerie zéro déchet dans le Vieux-Lévis. On ne sait quand, mais on a hâte !

Pour donner une seconde vie à vos objets

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Crédit photo : Le Chiffonier

Service d’entraide : Le Chiffonnier à Saint-Romuald (mon patelin) et les autres Services d’Entraide de chaque municipalité vous permettent d’acheter vêtements, objet, ustensiles et articles de sports usagés tout en aidant la communauté, leur champ d’activités se concentrant principalement sur le maintien à domicile et l’aide alimentaire. Un garage couvert vous permet en tout temps de vous débarrasser de vos objets et meubles en bon état. Pour les vêtements, rangez-les dans des sacs bien fermés et déposez-les dans le bac métallique .

Écolivres : Pour acheter livres, musique et revues usagés. Il y a maintenant deux adresses à Lévis (centre-ville et à la tête des ponts). L’endroit est charmant, on peut s’y asseoir pour faire la lecture, on peut dénicher des perles de livres (je fouille toujours dans la section des livres de cuisine) et on y sert même du café et quelques gâteaux. Par exemple, mon amie m’a déniché le livre 300 RAISONS D’AIMER NEW YORK à 3$ au lieu de 40$… Imaginez!

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Crédit photo : ViaExplora

La Ressourcerie : Trouvez meubles, vaisselle, vêtements, articles de sports, chaussures usagés et peinture recyclée Boomerang sous un même toit. Au centre-ville de Lévis et bientôt une 2e adresse . Ils offrent un service de collecte à domicile gratuit pour vos vieux meubles en bon état et pour la collecte de vieux métaux.

Le Filon : Cet organisme comprend deux volets. La Banque à pitons pour l’échange ou le troc proprement dit, et La Chaudronnée pour les groupes d’achat alimentaires, les ateliers, les cuisines collectives, etc.

Changer, une habitude à la fois

Tout ceci étant dit, l’être humain a encore beaucoup à faire. Vous pouvez faire votre part, un geste à la fois, à la hauteur de ce que vous êtes capable, en suivant la règle des cinq R (Refuse, Reduce, Reuse, Recycle, Rot ou en français Refuser, Réduire, Réutiliser (Réparer), Recycler, Composter), et en achetant autant que possible bio, équitable, local, végé, usagé.

Si ce n’est pas pour vous, faites-le pour les générations à venir!

3 réflexions au sujet de « Zéro déchet en cuisine »

  1. De bons conseils. J’ai cependant une question qui me trotte dans la tête : par quoi remplacer le papier d’aluminium ? Je le beurre pour faire cuire les gâteaux au four, protéger le poulet lorsqu’il est à l’extérieur…

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