Fébrilité, estomac vidé, étoiles dans les yeux. C’est ainsi que commence mon week-end de bouffe avec le Foodcamp 2013 qui se déroule en trois temps cette année. Une seule inquiétude qui me tracasse depuis l’annonce de cette deuxième édition : mon estomac (et ma gourmandise) va-t-il tenir le coup jusqu’au magnifique repas attendu au restaurant Le Patriarche samedi soir? Car pour les non initiés, sachez que l’on mange sans arrêt durant ce week-end gourmand.
Cocktail du vendredi à Espace MC Chef
La soirée débute par un petit speech de notre ami Francis Laplante. J’avais assurément la meilleure place de la soirée car j’ai pu prendre la mythique photo de ses pieds qui, ce soir, n’ont pas trouvé de chaise mais bien une petite tribune :
L’autre moitié de l’homme qui a vu l’homme qui a vu l’oursin :
Quelques magnifiques bouchées furent préparées par la réputée chef Marie-Chantal Lepage et sa brigade (dont entre autres un sublime gravlax servi avec algues et citron confit), mais les vedettes de la soirée étaient nos trois mixologues, ou plutôt leurs cocktails.
Le Pineau Caésar est un Bloody Caésar légèrement sucré et merveilleusement balancé, servi avec une tomate, feuille de basilic et chips de maïs.
La Dame de Coeur est un jus santé si délicieux qu’un enfant le boirait sans se plaindre du goût de l’alcool.
Voyant le mixologue utiliser un siphon alimentaire pour couronner son cocktail, j’engage la conversation avec… Louis Turmel. Quoi? Chef au Groenland? Émission web à V-Télé? Organisateur du Made With Love de Québec? Bon, on va se coucher moins niaiseux ce soir… Chic type. Son cocktail sera composé d’un pré-mix de jus, d’un sirop maison à base de sucre de canne et ce qui se trouvera dans le siphon, soit du blanc d’oeuf monté en neige (disparu sur la photo ci-dessous), de la purée de mangue et du jus d’ananas.
Je ne me rendrai pas jusqu’à L’Alchimiste, mais au nez, j’ai détecté l’odeur de croustade d’ananas épicé.
Journée du samedi – Foodcamp Québec
C’est incroyable tous les chefs qui se retrouvent à Québec ce week-end. D’abord avec le Foodcamp, mais aussi avec le Salon du Livre de Québec (Ricardo, Bob Le Chef, Jean Soulard, Steven Raichlen, Charles-Antoine Crête). Pour notre part, le Foodcamp nous réservait les chefs suivants : Stéphane Modat du Château Frontenac, Arnaud Marchand de Chez Boulay, Dominic Jacques du restaurant Le 48, David Forbes du restaurant Les Labours (Baie St-Paul), Martin Juneau du restaurant Le Pastaga (Montréal) Stéphanie Labelle de la Pâtisserie Rhubarbe (Montréal) et Danny St Pierre du restaurant Chez Auguste (Sherbrooke).
On nous réserve un accueil de rêve avec de magnifiques et énormes viennoiseries du Fournil du Trait-Carré :
Stéphane Modat du Château Frontenac
Monsieur Modat, chef au Château Frontenac, a eu la tâche ardue de casser la glace en cette journée de dégustation avec un petit bijou de dessert : un chocolat de style Ferrero aromatisé au thé et accompagné d’un thé à la bergamote de Camelia Sinensis. Soyeux à l’intérieur et croquant à l’extérieur. Ça commence très bien la journée.
Duo Arnaud Marchand de Chez Boulay et Dominic Jacques du restaurant Le 48
Exceldor était l’un des commanditaires majeurs qui s’est positionné dans cette sympathique et dynamique « opposition » entre les deux chefs. Je sais maintenant que je peux impressionner mes invités avec de la cuisse de poulet en la désossant, en l’aromatisant et en la roulant dans du cello et cuite sous vide ou dans l’alu et saisie au poêlon. Il n’y avait d’opposition que dans ces termes car autrement la camaraderie régnait sur le plateau. Les deux chefs ont insisté sur le fait que dans chaque plat que l’on sert, on doit proposer un mélange bien dosé de texture (moelleux, croquant…) et de saveur (salé, amer, sucré, vinaigré…) pour que le plat soit attrayant et savoureux.
Quelques photos de bouffe et de groupie :
David Forbes du restaurant Les Labours
Voilà un homme en symbiose avec son art. Il nous a entretenu dans un calme total et avec une passion silencieuse de son étroite relation avec les produits du Québec. Nous buvions littéralement ses paroles. Un bœuf importé d’Écosse nourri uniquement au fourrage (et élevé maintenant dans Charlevoix), de la luzerne cultivé dans le garage d’une femme « capotée et passionnée », ce ne sont là que deux exemples des produits locaux de grande qualité dont il vante les mérites. Il nous y fera d’ailleurs gouter en pâte à choux et en tartare au boeuf et rabiole :
Martin Juneau du Pastaga
Ouf! Les femmes ont eu chaud. Le premier des chefs à se taper un p’tit drink sur la scène, et à nous parler de peau. On n’en revenait tout simplement pas. Il nous a fallu quelques secondes (minutes pour certaines) pour revenir sur le plancher des vaches, retrouver nos esprits et écouter monsieur Juneau nous entretenir sur la peau… de poulet, de porc et de poisson. Le plat qu’il nous aura fait goûter est d’ailleurs un chicharron, ou de la peau de porc séchée puis frite, ce qui fait réagir le collagène et la fait gonfler de façon spectaculaire, accompagné d’un morceau de thon albacore, légèrement pimenté.
C’est les mains pleines de jus d’albacore que monsieur Juneau a gentiment accepté de se faire prendre en photo avec moi, backstage (connaître les organisateurs a ses privilèges).
Francis Laplante, l’organisateur du Foodcamp, ne se gêne pas pour répondre en pleine présentation, ce qui fait évidemment éclater de rire la salle entière. Prière d’éteindre vos cellulaires SVP! Oui, oui, cher Francis…
Monsieur Juneau en préparation backstage, dans le sérieux le plus complet :
Stéphanie Labelle de la Pâtisserie Rhubarbe
Cette femme souriante et épanouie a impressionné l’assistance par la maîtrise de son art, la pâtisserie. Ganaches, chocolats, chantilly, rien ne semble lui faillir, autant dans la technique que dans le rendu. Petite découverte du jour, le chocolat blond de Valrhona, une invention créée par erreur par l’oubli d’un chaudron de chocolat blanc, lui donnant une couleur et un goût de caramel. Elle nous y fera goûter dans son dessert à la compotée de bananes gélifiée et ganache au café (ci-dessous à gauche). L’autre bouchée sera à base de crémeux à l’argousier et d’un moelleux au chocolat.
Pause Laiterie Charlevoix
On a encore une fois été gâtés avec quatre magnifiques fromages de la Laiterie Charlevoix ainsi que le bon pain de chez Paillard :
Samuel Dalcourt et Louis Turmel pour Pineau des Charentes
Ces deux mixologues passionnés m’ont fait réaliser une fois de plus que je n’y connais rien à l’art des cocktails. Je retiendrai deux choses : ne plus me gêner pour remplir mon cockail de glace et oser utiliser des produits tel que le pineau… rouge!
Danny Saint-Pierre de Chez Auguste
Voilà, c’est l’heure de la vedette de la journée. La foule est en délire ! Ce lien particulier qui s’est formé entre lui et les foodies de Québec, c’est un peu comme une histoire d’amour. Son côté farfelu et séduisant à la fois a conquis le Foodcamp l’an dernier, et c’était avec impatience qu’on l’attendait une fois de plus cette année.
Et il fut bien servi. « T’a eu ton fanclub encore une fois cette année, Danny? »demandais-je avec un sourire en coin. Et lui de me répondre : » UNE CHANCE. ». Il faut dire, tous ces chefs qui viennent présenter le fruit de leurs labeurs, ils sont bien souvent rongés par le trac avant d’entrer sur scène. Le fait d’avoir une « foule en délire » les rassure certainement par la suite.
C’est donc savamment entouré de Katerine-Lune Rollet, une journaliste culinaire connue dans le monde des foodies, que Danny nous a préparé trois recettes à base de ceci : coeur, langue et cervelle de veau.
Sur les 325 personnes, seulement quelques-unes ont refusé de goûter à l’une ou l’autre des bouchées. Ah que ça fait du bien de se sentir normal…
Tartare de coeur :
Raviole de cervelle :
… et bouchée de langue braisée servie sur endive :
Ma foi, tout était délicieux. Je vais bientôt avoir le courage d’apprêter cet immense coeur de chevreuil qui attend patiemment dans mon congélo depuis l’automne dernier…
Une p’tite dernière groupie :
Kiosques sur place
J’aurai fait le plein de ravitallement aux kiosques présents : fromages Le P’tit Vieux, le Grondine, La Pincée no4 pour gravlax, les Visses détachées (un produit québécois substitut aux câpres), un cupcake de Coquelikot et quelques chocolats de Olivier Piffaudat.
Souper au restaurant Le Patriarche
La troisième et dernière étape de ce week-end : un souper 5 services au restaurant Le Patriarche, un de mes favoris à Québec. Comme j’étais seule et que mes amis du comité organisateur occupaient une salle déjà complète, le propriétaire Guy Collin m’a offert l’immense privilège d’être assise avec les partenaires du restaurant. Étaient à ma table les propriétaires de Gibiers Canabec, du Vignoble Rivière du Chêne, et de Fruits et Légumes Beauport. Ce sont des gens de passion qui ont toute mon admiration et que je m’efforcerai d’encourager lors de mes prochaines emplettes.
Je vous laisse sur ces images qui vous feront saliver, j’en suis certaine :
Sur la prochaine photo, la petite boule sur le dessus, c’est le rêve des femmes enceintes : de la crème glacée aux cornichons.
Merci encore une fois aux organiateurs Francis Laplante de Tranchedepain.com, Isabelle Genest, Sylvie Isabelle et Stéphanie Léveillé, ainsi qu’aux partenaires pour nous avoir fait vivre une fois de plus une journée de rêve. J’y aurai fait de magnifiques découvertes et d’inoubliables rencontres.
Et… Bon appétit !
Merci pour l’article, de tout ceux que j’ai lu jusqu’à présent, le vôtre étant mon préféré de par son compte rendu détaillé et ses belles photos. Il ne nous manquera que les recettes !
Merci, c’est très gentil!! Je sais que les recettes de poulet du duo Arnaud Marchand et Dominic Jacques se retrouveront sur le site de Exceldor, leur département de communication va m’avertir lorsque les recettes seront en ligne. Pour les autres recettes, l’organisateur du Foodcamp va me confirmer dès que c’est en ligne.
Bonne journée et… Bon appétit ! :)